Mise en ligne des collections Musée Condé par Marina Rouyer
Pouvez-vous vous présenter ? :
Nicole Garnier, conservateur général du musée Condé
Nimet Mazloum, responsable informatique, Fondation pour la Sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly
Marina Rouyer, assistante de conservation, chargée de l’informatisation des collections du musée Condé au château de Chantilly.
Pouvez-vous décrire votre Musée (ou autre), sa vocation et ses missions, ses collections, leur particularité ?
En 1886 Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897), fils du roi Louis-Philippe, donnait à l’Institut de France, dont il était membre, son château de Chantilly et les collections qu’il y avait réunies afin de créer le musée Condé à condition de ne pas prêter les collections et de ne pas modifier sa présentation.
Le musée conserve une exceptionnelle collection de peintures, qui serait la deuxième en France après le musée du Louvre pour les peintures anciennes du XVe au XIXe siècle. Elle rassemble des noms aussi prestigieux que Raphaël, Fra Angelico, Clouet, Watteau, Poussin, Ingres, Delacroix.
Chantilly conserve également un fonds prestigieux de portraits dessinés du XVIe siècle par Jean et François Clouet, provenant de la collection de la reine Catherine de Médicis. La Renaissance italienne est représentée par des œuvres de Raphaël, Parmesan, Primatice, et de l’école de Léonard de Vinci. Pour l’école française, Poussin, Claude Lorrain et Eustache Le Sueur représentent le XVIIe siècle. Le XVIIIe siècle est illustré par des dessins de Watteau, de Jean-Baptiste Oudry, et un fonds de 472 portraits aquarellés de Carmontelle.
Le duc d’Aumale s’est aussi intéressé à la photographie : les clichés les plus anciens datent des années 1850. Puis viennent s’ajouter les estampes (environ 2500 pièces) et les nombreux objets d’art : porcelaines, pièces d’orfèvrerie, miniatures, tapisseries, sculptures etc.
Quels sont les projets que vous avez et la façon dont ce projet s’inscrit dans votre stratégie ?
Nous avons mis en ligne, en mai 2009, un site des collections du musée Condé afin de présenter toutes les œuvres conservées au château de Chantilly, y compris les œuvres en réserve. Il s’agit d’une base de données simple d’utilisation, qui s’adresse à tous les publics, amateurs ou spécialistes, ainsi que ceux qui souhaitent préparer ou prolonger leur visite. La base s’enrichit chaque mois de nouvelles notices, toutes pourvues d’images et souvent accompagnées d’une analyse. Elle permet notamment de consulter le fonds des arts graphiques, très important à Chantilly et non visibles dans les salles du château. C’est un excellent outil de médiation qui permet d’explorer les collections autrement, et de susciter la curiosité.
Comment s’est déroulé le projet : délai de réalisation, contraintes, support externe requis. Quelles ressources humaines avez-vous consacrées à ce projet ?
Nous avons la chance de bénéficier depuis 2007 de l’appui de la Fondation pour la Sauvegarde et le Développement du domaine de Chantilly qui a mis à notre disposition des ingénieurs informatiques, une graphiste et un budget pour réaliser ce projet. Une première base Micromusée existait déjà depuis quelques années mais une importante remise en forme (compléter les données, indexation, ajout d’images) était nécessaire avant d’exporter vers l’Opac Web.
Pour la partie web, la base de données MS SQL réside sur un serveur Windows en interne, et parallèlement le site est disponible sur un serveur externe pour le public. Nous faisons des mises à jour sur les deux serveurs simultanément.
Comment appréciez-vous la participation de MOBYDOC à ce projet (produits, services, prise en charge)?
Nous avons particulièrement apprécié la grande disponibilité de l’équipe Mobydoc (formateurs, informaticiens…), et sa capacité à s’adapter à nos demandes. Le système de prise en main à distance, qui facilite grandement les échanges, est aussi très pratique.
Le mot de la fin ?
La mise en ligne de cette base de données est une façon de prolonger la générosité du duc d’Aumale qui en léguant son château souhaitait en faire connaître les collections. Il s’agit d’un outil de diffusion d’autant plus précieux qu’il nous est impossible, d’après une clause du testament du duc d’Aumale, de prêter les œuvres du château.